Charges de copropriété : les honoraires des syndics en hausse de 50% sur dix ans

Les copropriétaires franciliens font face à une forte hausse des charges de copropriété : entre 2023 et 2024, elles ont augmenté de 9% et même 11% dans certains départements, apprend-on d’une étude du syndic coopératif Matera, que Le Parisien révèle en exclusivité.

Anton Kunin
By Anton Kunin Published on 12 mai 2025 8h00
Charges de copropriété : les honoraires des syndics en hausse de 50% sur dix ans
Charges de copropriété : les honoraires des syndics en hausse de 50% sur dix ans - © Economie Matin
11,1%Dans le Val-d'Oise, les charges de copropriété ont augmenté de 11,1% entre 2023 et 2024.

Charges de copropriété : tous les postes de dépenses enregistrent une hausse

Une forte hausse des charges de copropriété s'observe ces dernières années en Ile-de-France. Selon une étude du syndic coopératif Matera (1.960 copropriétés représentant 25.584 logements analysées), que Le Parisien révèle en exclusivité, toutes les catégories de dépenses liées à la copropriété ont connu une hausse entre 2023 et 2024. « Tous les postes de dépenses sont tirés vers le haut : gardiennage, ménage etc. L’inflation en 2023-2024 a aussi touché les prix des contrats d’énergie et d’assurance, qui représentent une part importante des charges », détaille Charlotte Tayart de Borms, analyste chez Matera, interrogée par Le Parisien.

Les écarts entre les départements sont néanmoins importants. La hausse a été très modeste en Seine-Saint-Denis (+1,1%), assez modérée dans les Hauts-de-Seine (+3,3%), le Val-de-Marne (+3,4%), l'Essonne (+3,4%), à Paris (+4,9%) et en Seine-et-Marne (+5,8%), mais très importante dans les Yvelines (+9%) et le Val-d'Oise (+11,1%). Ces écarts s’expliquent par des différences de typologie d’immeubles ainsi que leur ancienneté, mais aussi par le coût des contrats de maintenance et de la main-d'oeuvre.

Une augmentation généralisée des charges de copropriété

Les honoraires des syndics professionnels représentent une part importante des charges de copropriété, oscillant entre 9% et 12% du total. Selon les données de Matera, ces honoraires ont augmenté de plus de 50% au cours des dix dernières années. Cette inflation est attribuée à plusieurs facteurs, dont l'augmentation des obligations légales imposées par la loi ALUR et des pratiques tarifaires parfois opaques de certains syndics professionnels. L'Association des Responsables de Copropriété (ARC) dénonce régulièrement ces hausses, les qualifiant d'abusives.

Face à cette situation, des alternatives émergent pour aider les copropriétaires à mieux gérer leurs charges. Le modèle du syndic coopératif, proposé par Matera, permet aux copropriétaires de reprendre le contrôle de la gestion de leur immeuble, avec à la clé des économies substantielles. De plus, la mise en concurrence des prestataires, la renégociation des contrats d'énergie et d'assurance, ainsi que l'optimisation du budget prévisionnel sont autant de leviers pour contenir la hausse des charges.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

2 comments on «Charges de copropriété : les honoraires des syndics en hausse de 50% sur dix ans»

  • georges

    que dire des renovatons energetiques et autres inventions pour faire souffrir les malheureux proprietaires ? Le gouvernement devrait etre plus severe sur les charges incontrolees des syndics qui s y donne a coeur joie…

    Répondre
  • Phildici

    Il faudrait aussi parler de la disponibilité des syndics du fait du nombre de copropriétés gérées qui augmente avec le même personnel, donc la disponibilité du personnel du syndic diminue ce qui est une augmentation déguisée.
    On pourrait aussi parler de la connivence entre syndics et fournisseurs, exemple classique le compte séparé, il est obligatoire mais le syndic choisit la banque et comme par hasard c’est la même que celle du cabinet, d’où facilités et cadeaux au cabinet sur le dos des copropriétaires.
    La loi Allur aurait été bien inspirée d’interdire au cabinet de syndic de contracter avec les mêmes entreprises que celles avec qui travaillent les copropriétés gérées.

    Répondre
Leave a comment

* Required fields