L’avenir semble s’assombrir pour les eaux Perrier. La justice vient d’ordonner à l’entreprise Nestlé de retirer l’ensemble des systèmes de filtration installés illégalement sur ses sources. La marque Perrier est menacée plus que jamais.
Perrier : la justice ordonne à Nestlé de retirer son système de filtration
La marque Perrier est en grand danger
La décision était redoutée, elle est désormais officielle. Un coup de tonnerre administratif vient de secouer l’univers feutré de l’eau embouteillée. La préfecture du Gard met en demeure Nestlé Waters. Elle lui impose de retirer, dans un délai de deux mois, le système de microfiltration utilisé à Vergèze, berceau de la marque Perrier. Derrière ce geste apparemment technique se cache une bombe juridique et commerciale : la remise en cause du statut d’« eau minérale naturelle », pourtant pierre angulaire de l’identité Perrier.
Le système de microfiltration à 0,2 micron, adopté par Nestlé pour pallier des contaminations antérieures, est désormais dans la ligne de mire. Ce dispositif avait déjà remplacé des traitements interdits (ultraviolets, charbon actif), autrefois utilisés dans le plus grand silence. Mais ce changement n’a visiblement fait que déplacer le problème.
Pour les autorités sanitaires, la loi européenne est formelle : une eau minérale naturelle ne peut subir aucun traitement altérant sa « pureté originelle », comme le rappelle la directive de 2009. Nestlé, en voulant sécuriser son processus, se retrouve donc… hors la loi.
Un géant fragilisé : enjeux économiques et réputation en jeu pour Nestlé
Derrière la guerre des filtres, une autre bataille fait rage : celle de l'emploi et de l'image. Le site de Vergèze, cœur battant de Perrier, emploie près de 1 000 personnes dans un département en tension économique chronique. En clair : la marque doit enclencher de profonds changements ou alors son avenir est menacé à moyen terme.
Déjà, Nestlé réoriente deux forages pour produire une boisson sobrement nommée « Maison Perrier », dont le positionnement marketing contourne la mention sacrée d’« eau minérale naturelle ». Les conséquences pourraient être tectoniques. Le renouvellement de l’autorisation d’exploitation du site de Vergèze est en cours. La préfecture a fixé au 7 août 2025 la date limite pour trancher. Mais les hydrogéologues mandatés sont clairs : l’eau captée ne répond plus aux critères stricts de minéralité et d’intégrité microbienne. La sentence est suspendue, mais elle s’annonce lourde.